Aujourd’hui, on passe à l’action !
Le matin, ce sont les 6èmes D qui sont sur le terrain : Brouettes, pelles et gants sont prêts ! La météo est capricieuse mais pour le moment, pas de pluie
À peine une heure auparavant, Jeanne, leur professeure de SVT et Marc de Peuples & Nature vidaient au pied du panneau de l’ATE une remorque de précieux broyat récupéré la veille près de Crolles. Pas question d’en gâcher une miette !
Les missions de la matinée sont réparties en plusieurs groupes tournants, chacun sous la supervision d’un adulte tous issus du personnel du collège.
-un groupe « découverte de la mare » pour profiter des derniers jours d’automne et découvrir la faune aquatique encore présente, avant que le chantier ne commence
-deux groupes sur le désherbage des arbres et arbustes plantés en mars dernier.
-un groupe sur l’étude es espèces végétales présentes, à l’aide de clés d’identification.
Dans la mare, les épuisettes virevoltent mais les grenouilles vertes narguent les jeunes en se dissimulant dans les racines impénétrables des typhas.
Une cohorte de mollusques n’a pas le temps d’échapper et se retrouvent dans les petits bacs d’observation : limnées à la coquille torsadée, planorbe toute plate avec de fines antennes rouges, ou encore pisidies qui rappellent de minuscules palourdes.
Les premiers insectes aquatiques sont vite attrapés, de petits coléoptères apparentés aux hydrophiles puis les cousins aquatiques des punaises : corise, notonecte et ranâtre. Cette dernière aux allures de phasme fait sensation, avec ses deux pattes ravisseuses, son tube respiratoire et sa minuscule tête. Sur terre, ces insectes sont maladroits mais ils peuvent tout à fait voler si la mare venait à s’assécher.
Une petite grenouille verte immature rejoint les prises de la matinée et fait la joie des observateurs et observatrices.
Côté végétation, les élèves profitent des feuilles encore sur les branches pour identifier les espèces principales. Dans ce secteur humide, les saules blancs règnent en maîtres, suivi par une cohorte d’espèces caractéristiques de nos boisements de plaine : frêne, érable champêtre, cornouiller sanguin. Quelques chênes poussent au milieu du bois mais ils sont encore trop jeunes pour fructifier. A terme, ils prendront leur place aux dépens des espèces pionnières. Les plantes venues d’ailleurs sont nombreuses : l’Arbre aux papillons ou Buddleia originaire du centre et de l’ouest de la Chine ; l’Ailante, aussi d’origine chinois et d’abord connu sous le nom usurpé de Vernis du Japon qui s’applique aujourd’hui à un Sumac d’extrême orient fournissant une laque très recherchée.
Le chantier « mare » démarre en milieu de matinée. L’idée est d’enlever une infime partie de la végétation non touchée l’année précédente afin d’éviter le comblement de la zone humide, tout en maintenant une diversité de micro-habitats.
Des élèves se mettent au râteau pour dégager la partie la moins profonde de la mare où une mousse terrestre a profité de la baisse du niveau d’eau en été pour s’installer.
Une autre équipe s’attaque à une partie des typhas et met les pieds et les mains dans l’eau. Les rhizomes de cette plante appelée aussi Massette courent sur le fond et sont assez difficiles à ôter. Les bottes se remplissent, les doigts s’engourdissent…
Une troisième équipe s’occupe à tailler les ronces sur l’un des côtés de la mare pour faciliter l’accès, sous la supervision de Nutella, le labrador de Stéphanie qui irait bien patauger lui aussi !
Les végétaux sont laissés un petit moment sur le bord de la mare pour permettre aux petits animaux de retourner à l’eau puis ils sont déplacés dans la grande benne mise à disposition par la mairie.
La fin de matinée arrive vite et après un bon thé chaud, il est temps de rejoindre les CMs qui arrivent à pied de leur école, avec Mathilde leur professeure. Il fait froid et beaucoup d’élèves ont les pieds mouillés, il a donc été décidé de faire le pique-nique dans une salle au chaud du collège.
Les retrouvailles entre les 6èmes et les CMs devant le portail du collège constituent un beau moment à vivre. Certains se connaissent et se font l’accolade, d’autres restent en retrait, un peu intimidés.
Le repas est pris en salle d’étude, pendant que les adultes préparent l’étape d’après. Marc dépouille les propositions de la Boîte à idées des 6èmes, rassemble les idées semblables et écrit au tableau les principales. Certaines sont écartées d’emblée pour des questions de faisabilité.
Le ventre rempli, les pieds réchauffés, chacun peut ensuite voter une fois à main levée pour l’idée qui lui plaît le plus, parmi les six mises en avant.
Les quatre idées les plus plébiscitées sont :
installer des nichoirs à oiseaux et chauve-souris
sensibiliser les parents
organiser une journée collecte de déchets
faire des bancs ou des sièges pour l’ATE
Il s’agira pour les adultes d’épauler les deux classes pour mener à bien ces premiers projets.
L’après-midi, c’est reparti !
La sonnerie du collège retentit. Il est temps pour les CMs de prendre le relais sur le terrain. Un tour du site est indispensable pour qu’ils prennent sa mesure et comprennent de quoi il retourne. Le groupe est rejoint par un autre professeur, Fabien déjà engagé sur l’ATE l’année précédente et qui a décidé de venir donner un coup de main pendant un jour de congé ! Merci Fabien !
Une session naturaliste autour de la mare est de nouveau organisée pour eux et ils ont la surprise de capturer un triton mâle palmé, un animal que beaucoup n’ont encore jamais observé. Cousin des grenouilles et des salamandres, c’est un amphibien dont la physionomie rappelle un peu celle d’un lézard. Cette espèce assez commune en plaine n’est pas menacée en France, mais les populations en limite d’aire méritent une attention particulière. Entre 1950 et 1970, l’espèce a ainsi disparu du Var et des Alpes maritimes et sa présence en altitude peut être fortement compromise par l’introduction de poissons dans les lacs. L’adulte hiverne généralement sur terre mais peut dans le sud du pays rester dans l’eau.
Tous les tritons sont des espèces strictement protégées par la loi. L’animal est manipulé avec toutes les précautions qui s’imposent. On voit nettement le mucron au bout de sa queue : une extrémité effilée qui permet notamment de différencier le triton palmé de son proche cousin, le triton ponctué.
Les groupes en charge de l’entretien de la végétation ne chôment pas. Ils replantent en particulier six jeunes arbres pour remplacer ceux qui sont morts pendant l’été dans la haie mellifère. Le suivi des plantations est essentiel pour assurer la bonne reprise des plantes et leur pérennité.
Le broyat est réparti sur les trois endroits de plantation, le tas a bien diminué !
En milieu d’après-midi, un bilan est fait avec toutes et tous, l’essentiel des tâches a été effectué !
Bravo les jeunes, mission accomplie, vous pouvez être fiers de vous ! Merci à l'équipe encadrante!
On se dit à la prochaine et en attendant, n’hésitez pas à alimenter aussi une boîte à idées pour l’ATE.
Comments